Lors de l’Assemblée générale de l’Association pour la biodynamie du 3 juillet 2016 à la ferme Buechehof à Lostorf, le thème de l’utilisation d’antibiotiques a été intensément débattu.
Une motion déposée par des membres de l’Association avait demandé une interdiction totale d’utiliser des antibiotiques dans le domaine du pis. Celle-ci a été rejetée à une faible majorité, car dans certaines circonstances très exceptionnelles le bien-être de l’animal doit être placé au premier plan.
En revanche, dès janvier 2017, lors du contrôle, un relevé de données exhaustif doit jeter de la lumière sur l’utilisation des antibiotiques dans l’ensemble de la production animale dans les fermes Demeter et être ensuite évalué par l’Association. L’Association facilite aux paysannes et paysans de plus en plus l’accès aux organisations et aux vétérinaires s’engageant en faveur d’un traitement vétérinaire basé sur des méthodes alternatives.
En se débarrassant d’une évaluation qui considère un animal de façon isolée et en optant pour une évaluation qui tienne compte de l’ensemble du troupeau d’une ferme, on franchit un pas marquant en direction d’une transparence quant à l’utilisation d’antibiotiques et d’une garantie de la qualité élevée du lait Demeter. Car ce n’est pas le traitement d’un seul animal en cas d’urgence qui est problématique en termes de développement de résistances, mais l’utilisation d’antibiotiques à grande échelle.
La principale revendication de la biodynamie porte toujours sur le renforcement de tous les acteurs en respectant le naturel. Une gestion futée du troupeau, l’utilisation de races appropriées, une alimentation respectant les besoins des espèces et l’attention des paysans ne suffisent néanmoins pas toujours pour éviter qu’un animal, en dépit du recours à la médecine alternative, se retrouve dans un état pouvant être potentiellement mortel qui rend l’utilisation d’antibiotiques salvatrice. Les prescriptions des directives agricoles Demeter sur l’utilisation d’antibiotiques sont déjà maintenant les plus strictes en Suisse. L’objectif déclaré est de réduire l’utilisation d’antibiotiques dans les fermes Demeter à un minimum absolu.