Lors de l’assemblée générale de l’Association pour la biodynamie du 3 juillet à Schwand, Münsigen, les producteur*trice*s se sont fixé pour objectif que d’ici à 2030 les veaux resteraient au minimum 120 jours dans l’exploitation qui les a vus naître ou dans une ferme biodynamique partenaire. Ce n’est qu’une fois leurs systèmes immunitaires renforcés qu’ils pouront être transférés dans une ferme d’engraissement ou d’élevage. La procédure à suivre a été inscrite dans les directives. 

Situation actuelle

Tous les veaux nés dans une ferme biodynamique devront désormais aussi être sevrés dans une ferme biodynamique (photo : Pascal Mora

Selon l’accord interprofessionnel, les exploitations laitières peuvent vendre leurs veaux agés de 21 jours à une ferme d’élevage ou d’engraissement. Bon nombre de veaux nés en biodynamie qui ne sont pas adaptés à la reproduction sont envoyés dans des exploitations d’engraissement conventionnelles et quittent ainsi la chaîne de création de valeur biologique. Le problème est que leur système immunitaire n’est pas encore développé et que l’élevage en groupes mixtes provenant de différentes fermes nécessite souvent de recourir à l’usage d’antibiotiques. 

Les producteur*trice*s Demeter assument leurs responsabilités

Il est temps que cela cesse. Ce que certains producteur*trice*s biodynamiques pratiquent déjà depuis longtemps s’appliquera à tous d’ici 2030, après une mise en œuvre échelonnée : Tous les veaux nés dans une exploitation biodynamique devront désormais aussi être sevrés dans une ferme biodynamique. Ils peuvent être transférés dans une ferme d’engraissement ou d’élevage lorsqu’ils n’ont plus besoin de lait, c’est à dire lorsqu’ils sont âgés au minimum de 120 jours, une fois leurs systèmes immunitaires renforcés. Par conséquent, le recours aux antibiotiques devient pratiquement superflu, ce qui constitue un avantage pour l’homme et l’animal. Contrairement à d’autres programmes sur le marché, qui sont basés sur le volontariat, cela s’applique à tous les producteur*trice*s biodynamiques. Cette décision courageuse pose de nouveaux jalons en ce qui concerne la gestion des veaux issus de vaches laitières.

Un changement de cette ampleur requiert du temps

L’un des défis que doivent relever les producteur*trice*s est d’ordre économique: une partie du lait Demeter, qui jusqu’à présent était vendue dans les commerces, est désormais destinée aux veaux. De plus, la nécessité d’orienter l’élevage des vaches laitières vers un élevage d’animaux à deux fins pour obtenir une viande de haute qualité, figure désormais dans les directives. Un autre point concernant l’espace a été ajouté car les veaux restent désormais plus longtemps au sein de la ferme. Afin de donner à toutes les exploitations le temps de procéder aux adaptations nécessaires, les nouvelles directives entreront en vigueur de façon échelonnée. À partir du 1.1.2024, 30% des veaux devront être sevrés dans l’exploitation de naissance ou partenaire. A partir du 1.1.2025, cette proportion augmentera de 10% par an jusqu’à atteindre 100% fin 2030.

Commerce et consommateur*trice*s sont également sollicités

Cette courageuse décision des producteur*trice*s biodynamiques constitue un grand pas vers une économie laitière durable. Le commerce et les consommateur*trice*s sont maintenant également sollicités, car en fin de compte, c’est de leur demande que dépendra le succès de cette décision.